18 octobre 2024

Israël et l’ONU selon Emmanuel Macron : la petite phrase n’est pas dans ce qui est dit mais dans ce qui est sous-entendu

« M. Netanyahou ne doit pas oublier que son pays a été créé par une décision de l'ONU », aurait déclaré Emmanuel Macron mardi dernier, au cours d’un conseil des ministres. Plusieurs de ces derniers auraient ensuite répété ses propos au Parisien.

Cette déclaration est qualifiée de « petite phrase » par plusieurs médias comme Le Parisien, Le Point, Le Figaro, Ouest-France, L’Opinion, TF1, L’Indépendant, Tribune juive et quelques autres. Selon certains, le président de la République aurait ajouté : « et par conséquent, ce n'est pas le moment de s'affranchir des décisions de l'ONU ».

La petite phrase est « historique, diplomatique, politique », estime L’Opinion. Elle suscite de vives réactions. Benyamin Netanyahou, premier ministre israélien, adresse dans un communiqué « Un rappel au président de la France : ce n'est pas la résolution de l'ONU qui a établi l'État d'Israël, mais plutôt la victoire obtenue dans la guerre d'indépendance avec le sang de combattants héroïques, dont beaucoup étaient des survivants de l'Holocauste – notamment du régime de Vichy en France ». Plusieurs personnalités françaises s’élèvent bruyamment contre la déclaration présidentielle.


Une erreur historique, si erreur il y a, justifie-t-elle d’aussi vives réactions ? Le droit français ne laisse pas toujours aux faits objectifs le soin de se défendre eux-mêmes. La « loi Gayssot » de juillet 1990 punit « ceux qui auront contesté […], l’existence d’un ou plusieurs crimes contre l’humanité ». Rien de tel ici. Plusieurs commentateurs s'attachent à décrire les circonstances de la création d’Israël. Mais ce qui déclenche l’émotion ici n’est évidemment pas le débat historique lui-même. C’est ce qu’il sous-entend.

Caroline Yadan, députée de la 8ème circonscription des Français établis hors de France, en a fait l’exégèse : « Que signifie en filigrane cette affirmation ? Que ce qu’a fait l’ONU, l’ONU peut le défaire ? S’agit-il d’un avertissement ? Au moment où l’Etat d’Israël est menacé dans son existence même par des barbares islamistes qui veulent sa destruction, cette phrase vient légitimer le bain de sang du 7 octobre. » Ce qui revient à soupçonner en « filigrane », sous une phrase de moins de vingt mots concernant un événement de 1947, une prise de position retentissante à la fois sur 3 500 ans d’histoire et sur un sujet actuel très brûlant.

Gérard Larcher, président du Sénat, s’est gardé de le dire explicitement, mais il n’écarte manifestement pas d’emblée l’hypothèse d’un tel « filigrane » dans les propos d’Emmanuel Macron. S’il « ne le soupçonne de rien » et évoque prudemment une « méconnaissance de l’histoire d’Israël  ». il ajoute : « je dis que le droit à l'existence d'Israël n'est pas discutable ni négociable », sorte de petite phrase en retour, chargée d’un message implicite inverse.

Il est donc clair que ce qui fait la petite phrase n’est pas son contenu mais son sous-entendu.

Mécontenter beaucoup de gens avec une seule petite phrase

Par ailleurs, la péripétie rappelle clairement le manque de maîtrise des petites phrases dont a toujours fait preuve Emmanuel Macron. Il lui est souvent arrivé de faire devant un public des déclarations susceptibles d’en irriter un autre. Ainsi, à l’instar des « Gaulois réfractaires », diverses formules prononcées à l’étranger l’ont desservi en France. Comptait-il qu’une déclaration effectuée au cours du conseil des ministres ne serait pas rapportée (« What happens in L’Élysée stays in L’Élysée »…) ? Ce serait nouveau !

Emmanuel Macron a démenti ses propos « tels qu’on les a rapportés » en administrant à ses ministres une leçon de déontologie : « il appartient à chacun des participants à ce conseil de se montrer respectueux des règles et de ses fonctions par éthique, par discipline personnelle, pour ne pas faire circuler des informations fausses, tronquées ou sorties de leur contexte ». Le thème des « informations fausses, tronquées ou sorties de leur contexte » est un grand classique à propos des petites phrases. Mais c’est oublier que les petites phrases, en tant que telles, ne sont pas destinées à délivrer des informations.

Classiquement, elles font connaître au peuple la position d’un chef. Le chef devrait se féliciter que sa parole soit répétée et connue du plus grand nombre. Or, si un banquier peut à l’occasion tenir en même temps deux discours différents aux protagonistes d’un deal tenus par le secret des affaires, en politique, un double langage est destructeur pour le leadership. Et ici, la situation est compliquée par l’intervention de ministres. Le président peut difficilement accuser ses ministres de mensonge.

Il ne lui reste qu’à reprocher à la presse de ne pas s’en tenir aux communiqués officiels. Ce qui lui vaut une réponse virulente de l’Association de la presse présidentielle : « Le Président met ici gravement en cause la déontologie de la presse qui enquête et recoupe ses sources avec rigueur. Notre travail ne peut se résumer à reprendre les déclarations officielles. » S’il est difficile de satisfaire tout le monde en même temps, il est possible de mécontenter tout le monde en même temps.

Michel Le Séac’h

Illustration : Emmanuel Macron commentant ses déclarations, capture d’écran BFMTV

09 octobre 2024

Gérald Darmanin : un répertoire de petites phrases à reconstruire, si c’est possible

« Le budget tel qu’il est annoncé me paraît inacceptable », fulmine Gérald Darmanin sur FranceInfo le 3 octobre. La faute à 20 milliards d’euros d’impôts nouveaux. Au nom d’une somme qui représente 1,1 % de la dépense publique totale, il entre en rébellion contre un Premier ministre soutenu par son propre parti et nommé par un président qu’il a lui-même servi pendant sept ans.

« Je me suis engagé devant les électeurs de Tourcoing et de ma circonscription : pas d’augmentation d’impôt – je ne voterai aucune augmentation d’impôt », affirme l’ex-ministre de l’Intérieur. Les promesses faites aux électeurs, divers commentateurs en ont vu d’autres et soupçonnent plutôt Gérald Darmanin, redevenu simple député, de chercher plutôt à faire encore les gros titres. Une sorte de déformation professionnelle, peut-être. « Gérald Darmanin est un peu le ministre des polémiques », assurait Renaud Dély sur Radio France (https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/l-edito-politique/edito-gerald-darmanin-s-est-il-rendu-indispensable-a-emmanuel-macron_5713427.html) du temps du gouvernement précédent. « La fonction y est pour beaucoup. Un locataire de la place Beauvau transparent, qui ne fait pas de vagues, passe vite pour un faible aux yeux de l’opinion. Et puis Gérald Darmanin aime les petites phrases choc, les formules provocatrices. »

Dès ses débuts au gouvernement comme ministre de l’Action et des comptes publics, en 2017, Gérard Darmanin apparaissait comme « le miracle macroniste », selon l'expression de Frédéric Says sur France Culture (https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-billet-politique/gerald-darmanin-le-miracle-macroniste-8769060). Ce qui lui valait cette appréciation flatteuse était « d’abord, un goût inaltéré pour la petite phrase bien placée (…) il n'hésite pas à monter au front, le doigt sur la gâchette, la répartie à la bouche. »

Sarkozy et Darmanin

Devenu ministre de l’Intérieur, en 2020, Gérald Darmanin apparaît comme « un ministre omniprésent qui joue la carte du terrain et des petites phrases », selon Marie-Pierre Haddad sur RTL (https://www.rtl.fr/actu/politique/darmanin-un-ministre-omnipresent-qui-joue-la-carte-du-terrain-et-des-petites-phrases-7800742743). « En plus de ses nombreux déplacements et de la publication régulière et à un rythme soutenu de tweets, Gérald Darmanin a aussi eu recours à la stratégie de la petite phrase. » Ce n’est pas un comportement original : Gérald Darmanin s’inscrit « dans les pas de Nicolas Sarkozy qui a occupé le même poste de 2005 à 2007 (…) pour couvrir un maximum de terrain politique. »

Sarkozy et Darmanin : la comparaison est inéluctable. « Quand je vois Gérald Darmanin, je vois la méthode Sarkozy », s’étonne un syndicaliste policier  cité par Antoine Albertini dans Le Monde (https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/07/06/gerald-darmanin-aux-petits-soins-avec-la-police_6180798_823448.html). « Un discours sécuritaire, la petite phrase qui fait polémique mais aussi des moyens, du matériel, des hausses de rémunération ». Mais si les méthodes se ressemblent, les objectifs sont-ils les mêmes ?

Avec des formules comme « on va nettoyer au Kärcher la cité », en 2005, Sarkozy visait sans nul doute l’Élysée. Il était quinquagénaire. Gérald Darmanin n’a aujourd’hui que 41 ans. « Gérald Darmanin s’émancipe peu à peu d’Emmanuel Macron et vise de plus en plus clairement la présidentielle 2027 » assure néanmoins Florent Buisson dans Le Monde en 2023. « Un cas de figure qui rappelle à certains égards le Nicolas Sarkozy du début des années 2000 » (https://www.parismatch.com/actu/politique/ressemblances-et-differences-gerald-darmanin-et-nicolas-sarkozy-la-loupe-228595). 

Le communicant Nicolas de Chalonge évoque lui aussi « l’héritage tactique sarkozyste que porte Gérald Darmanin, consistant précisément à faire siens des termes ou thématiques forgées à l’extrême droite pour créer des séquences médiatiques » (https://www.motscles.net/blog/novlangue/ensauvagement). Témoin « l’ensauvagement » : l’expression ne date pas d’hier mais « ce n’est que depuis cet été [2020] et son utilisation par Gérald Darmanin qu’elle acquiert le statut de formule ou de petite phrase politique. »

Au service d’Emmanuel Macron, et après ?

Cependant, Philippe Moreau-Chevrolet, cité par Marie-Pierre Haddad, voit plutôt derrière Darmanin ‑ derrière ce Darmanin-là ‑ la main d’Emmanuel Macron. Ce dernier l’aurait transféré au ministère de l’Intérieur en 2020 pour occuper le terrain dans la perspective d’une élection présidentielle de 2022 qui se jouerait à droite : « En s'exposant médiatiquement en première ligne, l'ancien membre des Républicains veut éviter à Emmanuel Macron de devoir intervenir sur ces sujets. Faire monter les thèses du Rassemblement national puis revenir rapidement sur des bases républicaines, voilà la stratégie d’Emmanuel Macron ».

De fait, les formules choc de Gérald Darmanin apparaissent plutôt comme des armes tactiques. Leur espérance de vie, en général, est brève : une nouvelle phrase chasse la précédente. « Ensauvagement : une phrase choc, à durée de vie limitée », écrit par exemple Nicolas de Chalonge. Cette mission tactique au service d’un président peut-elle coïncider avec une stratégie personnelle de conquête de l’Élysée ? Gérald Darmanin est-il à la fois un bon petit soldat et un futur leader ? Grâce à des déclarations comme «  il faut stopper l'ensauvagement d'une certaine partie de la société » ou « les trafiquants de drogue vont arrêter de dormir », il se construit activement un ethos autoritaire à partir de l’été 2020. Mais, sans doute pour ne pas se trouver enfermé sur un terrain occupé par le RN, il tente aussi, dans un « en même temps » tout macronien, de s’en distancier, en particulier sur les thèmes relatifs à l’immigration.

Une petite phrase est emblématique à cet égard. Interrogé au Sénat sur l’identité des personnes interpellées lors des émeutes du début de l’été 2023, il répond : « Oui il y a des gens qui, apparemment, pourraient être issus de l’immigration. Mais il y a eu beaucoup de Kevin et de Mathéo, si je peux me permettre ». L’année d’avant, contre toute évidence, il avait incriminé les supporters anglais dans les troubles qui avaient entouré la finale de la Ligue des Champions. Tout en portant la loi Asile & immigration, il compte ouvertement qu’elle sera retoquée par le Conseil constitutionnel.

Rebondir à gauche

Et puis, chaque fois que l’occasion lui en est donnée, il ne manque pas d’évoquer son grand-père tirailleur algérien et sa mère prolétaire : « le petit-fils d'immigré, le fils de femme de ménage que je suis serais indigne de ses responsabilités si (...) il oubliait la chance qu'il a de servir son pays. » En quittant le gouvernement, en septembre 2024, il gauchit son ton : « Je m'appelle Gérald Moussa Jean Darmanin. (...) Il est assez évident, si nous sommes honnêtes, que si je m'étais appelé Moussa Darmanin, je n'aurais pas été élu maire et député, et sans doute n'aurais-je pas été ministre de l'Intérieur du premier coup ». Cette étrange déclaration paraît faire écho aux accusations de « racisme systémique » adressées par l’extrême-gauche à la société française.

Il est peu probable que de telles proclamations suffisent à le rabibocher avec la gauche après tant de positions sécuritaires. « Gérard Darmanin découvre le racisme le jour de son départ du ministère de l’Intérieur », titre Libération le 23 septembre. « Trop facile ! » commente Rachid Laireche (https://www.liberation.fr/societe/immigration/gerald-darmanin-decouvre-le-racisme-le-jour-de-son-depart-du-ministere-de-linterieur-20240923_GV7VXLW5HVBNFLK33WZIEFQHYQ/). Mais elles brouillent à coup sûr son image à droite et embarrassent son propre camp. En tout état de cause, se costumer en immigré bien assimilé ne serait probablement pas une voie royale vers l’Élysée aujourd’hui. À tenter de construire deux ethos contradictoires, il est probable que Gérard Darmanin heurte dans l’électorat deux pathos irréconciliables. Le « en même temps » façon Emmanuel Macron paraît avoir fait son temps, s’il en a jamais eu un.

Plus qu’un soupçon de mysoginie

Par ailleurs, Gérald Darmanin pourrait souffrir d’une autre faiblesse. Dans le débat politique, une bonne partie des petites phrases servent à affirmer des relations de pouvoir – surtout quand elles sont prononcées lors de débats entre personnalités. Or il paraît plus à l’aise dans le registre du mépris que dans celui de l’autorité. Pire, cette attitude se manifeste particulièrement à l’égard des femmes – quand il évoque Marine Le Pen, Raquel Garrido, Christiane Taubira ou Giorgia Meloni. Voire quand il parle de son propre camp. Le jour où on lui demande si « c’est sympa » de travailler avec Élisabeth Borne, alors première ministre, il répond : « C’est professionnel ».

La plus toxique de ces petites phrases restera sans doute sa sortie à l’égard d’Apolline de Malherbe, qui lui posait une question délicate sur BFM TV : « Calmez vous madame, ça va bien se passer… ça va bien se passer… ça va bien se passer ! »  Le podcast Mansplaining (https://www.youtube.com/watch?v=38RqrvP3no0) estime que « cette petite phrase (…) a fait polémique pour sa misogynie. Mais le problème est en réalité plus profond. Non, Gérald Darmanin, ça ne va pas "bien se passer" ». La vidéo est impitoyable : l’air supérieur de Gérard Darmanin insupporte beaucoup de femmes. « Je pense que Gérald Darmanin n’aurait probablement pas dit cela à un homme », commente la journaliste. Le ministre s’excusera plus tard mais il a commis « une petite phrase qui pourrait le poursuivre longtemps », estime Décideurs Magazine (https://www.decideurs-magazine.com/politique-societe/53709-politique-les-pires-petites-phrases-de-2022.html). L’équivalent pour Darmanin de « la République c’est moi » pour Mélenchon ? En tout cas un épisode toxique qui réapparaîtra le jour où Gérald Darmanin aspirerait à de hautes fonctions.

Michel Le Séac'h

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Florilège

Gérald Darmanin est prodigue en déclarations tonitruantes. Les déclarations ci-dessous ont été qualifiées de « petites phrases » par un ou plusieurs médias. Cependant, elles ne le sont que de façon minoritaire, ce qui pourrait dénoter que leur force est limitée :

·         « La différence avec vous, madame Le Pen, c'est que Judas restera dans l'Histoire », octobre 2017

·         « Wauquiez a fait allemand première langue. Il est peut-être normalien mais il n’a rien de normal », février 2018

·         « Il n'y a pas deux catégories de Français, il n'y a pas deux catégories de territoires », mars 2018

·         « ce que c’est de vivre avec 950 euros par mois quand les additions dans les restaurants parisiens tournent autour de 200 euros lorsque vous invitez quelqu’un et que vous ne prenez pas de vin », novembre 2018

·         « Il manque sans doute autour [d’Emmanuel Macron] des personnes qui parlent à la France populaire, des gens qui boivent de la bière et mangent avec les doigts », décembre 2019

·         «  Il faut stopper l'ensauvagement d'une certaine partie de la société », juillet 2020

·         « Quand j’entends le mot "violences policières", moi, personnellement, je m’étouffe », juillet 2020, six mois après la mort de Cédric Chouviat, mort après avoir dit « j’étouffe » lors d’un placage ventral (affaire pas encore jugée)

·         « Le brigadier Benmohamed a dénoncé -alors pardonnez-moi de vous le dire, mais c’est exactement ce qu’il y a à ma connaissance- avec retard -c’est d’ailleurs ce qui lui est un peu reproché, on en reparlera plus tard si vous le souhaitez- a dénoncé ces camarades qui auraient, je mets du conditionnel, mais les faits reprochés sont graves, énoncer des insultes à caractère sexistes, homophobes et racistes », juillet 2020

·         « Les trafiquants de drogue vont arrêter de dormir », août 2020

·         « Moi, ça m'a toujours choqué de rentrer dans un supermarché et de voir en arrivant un rayon de telle cuisine communautaire et de telle autre à côté. C'est mon opinion, c'est comme ça que ça commence le communautarisme », octobre 2020

·         « C'est aux Marocains de s'occuper des mineurs marocains, c'est une évidence, nous devons les ramener sur leur territoire national », octobre 2020

·         « Nous ne pouvons plus discuter avec des gens qui refusent d’écrire sur un papier que la loi de la République est supérieure à la loi de Dieu », janvier 2021

·         « Il vous faut prendre des vitamines, je ne vous trouve pas assez dure là », février 2021

·         « "Calmez-vous Madame, ça va bien se passer » (à Apolline de Malherbe), février 2022

·         « C’est la faute des supporters anglais », mai 2022

·         « Je n’ai pas à donner la nationalité des personnes que nous interpellons », juin 2022

·         « Nous devons parler aux tripes des Français »», juillet 2022

·         « La Nupes ne cherche qu’à bordéliser le pays », janvier 2023

·         « "Moi, j’espère avoir une sorte de contrat moral avec le président de République. C’est comme cela que j’ai compris ma mission qui est d’aller jusqu’aux jeux Olympiques », février 2023

·         «  "Pardon de cette provocation, mais je l'ai dit à la représentante du Front national (sic) : si je devais virer tous les étrangers qui travaillent en France, il n'y aurait pas beaucoup ou en tout cas moins de curés dans les paroisses en France », février 2023

·         « Je refuse de céder au terrorisme intellectuel », avril 2023

·         « Je ne connais pas la subvention donnée par l’État [à la LDH], mais ça mérite d’être regardé », avril 2023

·         « Mme Meloni, gouvernement d’extrême droite choisi par les amis de Mme Le Pen, est incapable de régler les problèmes migratoires sur lesquels elle a été élue », mai 2023

·         « Le petit-fils d'immigré, le fils de femme de ménage que je suis serais indigne de ses responsabilités si (...) il oubliait la chance qu'il a de servir son pays. Je ferai ce que le président me dira de faire » mai 2023

·         « Oui il y a des gens qui, apparemment, pourraient être issus de l’immigration. Mais il y a eu beaucoup de Kevin et de Mathéo, si je peux me permettre », juillet 2023

·         « Ce qui m’intéresse, ce n’est plus de regarder ce qu’il s’est passé en 2017 et 2022. Ce qui m’inquiète maintenant, c’est ce qui se passera en 2027 », août 2023

·         « Je n’ai hérité d’aucune ville, d’aucune circonscription, je ne suis pas élu sur une liste à la proportionnelle. Je suis, c’est vrai, différent : d’origine modeste et issu de l’immigration, cela gêne peut-être », août 2023

·         « C’est professionnel » (en réponse à la question : « est-ce sympa de travailler avec Élisabeth Borne), octobre 2023

·         « La sécurité fait peu de bruit, l’insécurité en fait un peu plus  », octobre 2023

·         « [Karim] Benzema est en lien, on le sait tous, notoire avec les Frères musulmans...Nous nous attaquons à une hydre, qui sont les Frères musulmans, parce qu'ils donnent un djihadisme d'atmosphère », octobre 2023

·         « il m'est actuellement impossible d'expulser ou d'éloigner énormément de personnes sous OQTF, surtout lorsqu'elles ont commis des crimes et des délits, en raison des réserves d'ordre public inventées par le législateur », novembre 2023

·         « la majorité des députés ne représente pas la majorité des Français », décembre 2023

·         « Je suis très heureux que les joueurs de football ou de rugby viennent sur notre territoire et paient justement beaucoup d’impôts et font payer beaucoup d’impôts de recettes. Si Neymar n’était pas venu, aucun impôt n’aurait été payé, aucun maillot de foot n’aurait été vendu en son nom et aucune cotisation sociale ne serait rentrée », janvier 2024

·         « Après les Jeux olympiques, un cycle au ministère de l'Intérieur sera atteint », janvier 2024

·         « On ne répond pas à la souffrance en envoyant des CRS », janvier 2024

·         « Elle a de grands discours Mme Garrido, mais elle ne parle pas à ma maman qui est obligée de travailler jusqu'à plus de 67 ans pour avoir une retraite à peu près convenable, parce qu'elle n'est pas propriétaire de son patrimoine », février 2024

·         « [Jordan Bardella] c’est la politique du tango : un pas en avant, deux pas en arrière », juin 2024

·         « Je m'appelle Gérald Moussa Jean Darmanin. (...) Il est assez évident si nous sommes honnêtes, que si je m'étais appelé Moussa Darmanin, je n'aurais pas été élu maire et député, et sans doute n'aurais-je pas été ministre de l'Intérieur du premier coup », septembre 2024.


Photo Suella Braverman, UK Home Office, via Wikimedia, CC Attribution 2.5 Generic