Les lycéens de bonne famille se dévergondent lors de leurs
premiers séjours à l’étranger. Le cliché vaudrait-il aussi pour un jeune
président ? Parmi les petites phrases les plus retentissantes d’Emmanuel
Macron, plusieurs ont été prononcées hors de la métropole, notamment
en Algérie (« la
colonisation est un crime contre l’humanité »),
au Danemark (« le Gaulois réfractaire au changement »),
en Roumanie (« les Français détestent les réformes »),
aux États-Unis (« présentez-moi une femme qui a décidé d'avoir sept,huit ou neuf enfants »),
à Mayotte (« le kwassa-kwassa ramène surtout du Comorien »).
au Danemark (« le Gaulois réfractaire au changement »),
en Roumanie (« les Français détestent les réformes »),
aux États-Unis (« présentez-moi une femme qui a décidé d'avoir sept,huit ou neuf enfants »),
à Mayotte (« le kwassa-kwassa ramène surtout du Comorien »).
Parler à la presse étrangère, fût-ce depuis l’Élysée, pourrait
provoquer aussi une désinhibition. La dernière saillie présidentielle en date, « l’Otan
est en état de mort cérébrale » a fait le titre d’un entretien publié le
7 novembre par The Economist. Lieu du décès : la Syrie, dont les États-Unis
se sont retirés sans coordination avec leurs partenaires de l’Alliance et où la
Turquie, membre de l’Otan, se livre à une « agression » pas davantage
coordonnée.
Un titre de The Economist est toujours remarqué à l’étranger.
Toute la presse française a cité celui-là, presque toujours en le simplifiant,
quitte à le déformer un peu. L’hebdomadaire britannique avait titré : « Emmanuel
Macron warns Europe: NATO is becoming brain-dead ». Il aurait donc été
plus juste de traduire par : « L’Otan va vers la mort cérébrale ».
Il n’est de petite phrase qu’en fonction d’un public. L’état
de l’Otan n’a guère ému l’opinion française. En revanche, on vient de le voir
au sommet de Londres, les chefs d’États membres de l’Alliance en ont été
marqués et l'ont fait savoir. MM. Trump et Erdogan ne se voient pas dans le rôle des parents de
Vincent Lambert. Ils ont réagi envers Emmanuel Macron, toutes proportions
gardées, comme l’avaient fait les Français face à « je traverse la rue,
je vous trouve du travail » ou au « Gaulois réfractaire ».
Emmanuel Macron doit-il pour autant éviter de s’exprimer en
anglais ? Non : sa plus belle réussite en matière de petite phrase reste
quand même « Make
our planet great again ».
Michel Le Séac’h
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Illustration : MM. Trump et Macron en 2017, extrait d’une
photo de Shealah Craighead pour la présidence des États-Unis, domaine public,
via Wikimedia
Commons
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