« François Hollande. Le best-of de ses petites
phrases », titre Ouest
France, qui explique : « François
Hollande est connu pour son sens de la formule et ses bons mots, au point que
Laurent Fabius l'a surnommé... "Monsieur petites blagues". »
Mais une petite blague n’est pas une petite phrase. Le mot d’esprit s’adresse à
l’intelligence. Il crée un sentiment immédiat de convivialité, voire de
connivence. Il fait passer un bon moment – mais il est rarement destiné à
durer. Il est peu armé pour marquer durablement les esprits.
La
petite phrase est rarement humoristique car elle doit pouvoir se passer de
l’intelligence. Elle doit exprimer une vérité, éventuellement illusoire ou très limitée mais
profondément ressentie par un public et donc inscrite dans les mémoires
spontanées. Peut-être
le président de la République s’inscrit-il trop du côté de l’intelligence. En
tout cas, ses déclarations qui marquent durablement paraissent rares. Le « Moi
président » de la campagne électorale a frappé par sa forme mais n’est pas doté d’une sémantique
très riche. « J’inverserai la courbe du chômage » est
repris comme une arme par ses adversaires, mais ne comporte pas de message pratique pour le public ; d'ailleurs, le futur est rarement propice
aux petites phrases*. « Gouverner c’est pleuvoir » n’est pas
autre chose qu’un bon mot.
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* Voir La Petite phrase, p. 226.
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