Le 21 juin, Sibeth Ndiaye est l’hôte de l’émission Dimanche
en politique sur France 3. Francis Letellier l’interroge sur le sort
judiciaire d’une infirmière poursuivie pour avoir jeté des pierres sur des
policiers lors d’une manifestation à Paris. Faut-il la condamner ? C’est à
la justice de faire son travail, répond, comme il se doit, la porte-parole du
gouvernement. Mais elle ajoute : « Je ne saurais pas expliquer, à
mes enfants par exemple, s'il est
normal, ou pas, de jeter des pierres sur les forces de l'ordre », une
déclaration qualifiée de « petite phrase » notamment par Voici
et Orange.
C’est-à-dire, semble-t-il, que jeter des pierres sur les policiers pourrait
être normal selon l’inspiration du moment.
Ces propos circulent largement sur les réseaux sociaux. Sibeth Ndiaye reçoit cependant de nombreux renforts qui condamnent, parfois avec vivacité, un détournement de ses déclarations. Le Huffington Post évoque ainsi une « citation tronquée de Sibeth Ndiaye [qui] fait enrager les syndicats » -- syndicats de police en l’occurrence. La porte-parole du gouvernement est finalement mieux défendue qu’Emmanuel Macron quand ses propres déclarations étaient prises en mauvaise part.
Ses défenseurs n’ont aucune peine à démontrer, en citant d’autres parties de l’émission, qu’elle n’a pas justifié les violences anti-policières et qu’elle souhaite que la justice fasse son travail. En même temps, ses accusateurs n’ont aucune peine à prouver qu’elle a réellement déclaré, la vidéo en atteste : « Je ne saurais pas expliquer, à mes enfants par exemple, s'il est normal, ou pas, de jeter des pierres sur les forces de l'ordre ».
Ces propos circulent largement sur les réseaux sociaux. Sibeth Ndiaye reçoit cependant de nombreux renforts qui condamnent, parfois avec vivacité, un détournement de ses déclarations. Le Huffington Post évoque ainsi une « citation tronquée de Sibeth Ndiaye [qui] fait enrager les syndicats » -- syndicats de police en l’occurrence. La porte-parole du gouvernement est finalement mieux défendue qu’Emmanuel Macron quand ses propres déclarations étaient prises en mauvaise part.
Ses défenseurs n’ont aucune peine à démontrer, en citant d’autres parties de l’émission, qu’elle n’a pas justifié les violences anti-policières et qu’elle souhaite que la justice fasse son travail. En même temps, ses accusateurs n’ont aucune peine à prouver qu’elle a réellement déclaré, la vidéo en atteste : « Je ne saurais pas expliquer, à mes enfants par exemple, s'il est normal, ou pas, de jeter des pierres sur les forces de l'ordre ».
Le député européen LR François-Xavier Bellamy ne veut pas accabler Sibeth Ndiaye mais ne l’absout pas entièrement : « Je ne crois pas qu’on ait besoin de tant de mots pour dire une chose très simple : il ne faut pas jeter de pierre sur les policiers. Un point c’est tout. ». Et là est bien le problème. Il réside plus dans la forme que dans le fond. L’intention réelle de Sibeth Ndiaye n’a pas beaucoup d’importance.
Sa phrase avec un conditionnel et deux négations est peu compréhensible, donc propice aux incompréhensions. Et à cette pratique vieille comme la communication politique : la citation tronquée, déformée ou sortie de son contexte. N’est-il pas étrange qu’une porte-parole du gouvernement tende, une fois de plus, de telles verges pour se faire battre ?
Michel Le Séac’h
Illustration : copie d’écran France 3
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