Du Parisien
au Télégramme,
beaucoup de médias titrent sur les « petites phrases » depuis hier.
Ils reprennent un extrait d’une conférence de presse de Pierre de Saintignon,
candidat du Parti socialiste à l’élection régionale dans le
Nord-Pas-de-Calais : « cessons ces petites phrases qui nuisent à
notre campagne ».
Voilà bien la preuve qu’une « petite phrase »,
même si elle a l’air de rien, contient beaucoup plus qu’elle-même* ! La déclaration de Pierre de Saintignon n’est pas une leçon d’éloquence
politique, elle ne condamne pas n’importe quelle phrase de quelques mots. C’est une petite phrase en abyme,
et les commentateurs semblent tous d’accord sur sa cible implicite, preuve
qu'il doit exister une culture commune entre eux. Cette cible, c'est la
déclaration de Manuel Valls sur une possible fusion des listes de gauche et de
droite au deuxième tour dans les régions gagnables par le Front National.
Michel Le Séac'h
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* Voir La petite phrase : D'où vient-elle ? Comment se propage-t-elle ? Quelle est sa portée réelle ?
, p. 132.Photo : Pierre de Saintignon en 2014 par Peter Potrowl, licence CC BY-SA 3.0, Wikimedia Commons