Jeunes et vieux forment deux chœurs qui se font face.
‑ Vous aviez tout, paix, liberté plein emploi, nous c’est chômage, violence et sida, commence le chœur des jeunes.
‑ Mais vous avez toute la vie, c’est une chance inouïe, répond celui des vieux.
‑ Toute la vie... c’est des mots, ça ne veut rien dire.
‑ Tout ce qu’on a il a fallu le gagner. À vous de jouer. Mais il faudrait vous bouger.
Toute la vie, toute la vie… répète le refrain. Comment ces trois mots anodins peuvent-ils provoquer de tels antagonismes ? Très probablement, le récit qu’ils contiennent n’est pas identique pour les vieux et les jeunes. Pour les uns, « toute la vie » désigne tous les bons moments qu’on avait devant soi du temps qu’on était jeune. Pour les autres, « toute la vie », de nos jours, désigne plutôt un avenir lourd de menaces environnementales, économiques, sociétales…
« Toute la vie » est devenu une petite phrase qui renvoie à deux univers opposés. Ou plus exactement, deux petites phrases relevant de deux cultures différentes. Qui se font face comme les deux chœurs de la vidéo.
Photo Jean-Jacques Goldman : Goldman0001, Wikipédia, CC BY-SA 2.0