Ce n’est pas une nouveauté. Certains mots signifient bien plus que ne le dit le dictionnaire. Comme écrivait au siècle dernier l’essayiste gallois Raymond Williams, certains « mots-clés » représentent « du savoir rassemblé sur des événements passés » : c'est la fonction-même d'une petite phrase. Williams lui-même a analysé en détail environ deux cents de ces mots, dont beaucoup appartenant au champ politique : Bureaucracy, Capitalism, Democracy, etc.

Twitter, champion de la brièveté, a en quelque sorte formalisé cette pratique de la petite phrase en un seul mot. Ses hashtags (qu’en bon français il faudrait appeler « mots-dièse ») se sont répandus sur d'autres réseaux sociaux. Ils facilitent la diffusion des tweets et sont souvent utilisés pour résumer un vaste sujet en quelques lettres précédées du signe dièse (ou d’un croisillon, corrigent les puristes). Les initiés comprennent sans qu'il soit besoin d'en dire plus.
Les twittos utilisent volontiers cette fonction dans le domaine politique. On voit ainsi se multiplier les hashtags du genre #Çavaêtrechouette2017 ou #TaubiraDémission.
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* Voir La Petite phrase, p. 214-218.
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